International Klein Blue 

La réflexion de l'artiste autour du bleu démarre tôt lorsqu’il décide un jour de peindre l’immensité du ciel bleu sans nuage. Cependant, il peine à obtenir la vibrance qu’il souhaite.
En 1956, il se rapproche d’un marchand de couleurs parisien Edouard Adam, et d’un chimiste du groupe Rhône-Poulenc. Ensemble, ils trouvent le moyen de maintenir l’aspect poudreux et lumineux du pigment de couleur originel par l’emploi d’un nouveau fixatif, le Rhodopas. Débute alors l’époque bleue où l’artiste s’adonne à convertir le ciel en monochromes. 

Les papiers peints imprimés en panoramique retranscrivent parfaitement les aplats de couleur, les coulures des anthropométries. Les tapis explorent l’idée de la sensibilité devenue matière, chère à l’artiste.

Les anthropométries

Dans ces œuvres, le modèle se fait pinceau. Enduit de peinture, il imprègne sa chair avec grâce et force sur la toile, en y déposant son empreinte. Yves Klein donne des indications précises aux « pinceaux vivants ». Les performances en public sont précédées de répétitions à l’atelier. En judoka confirmé, l’artiste souligne l’analogie formelle entre les déplacements des modèles sur le papier et ceux du judoka qui pratique Katas et Randoris sur le tatami.

C’est également un geste de collecte par lequel l’artiste prélève une part de nature. Le corps est ainsi utilisé pour signifier sa présence au monde, comme le faisaient déjà les artistes du paléolithique. Le corps de femme est ainsi glorifié par le rite de l’empreinte, dans l’esprit d’une mythologie ravivée.

Les peintures de feu

Rendre visible l’invisible par l’empreinte, la marque, la trace.
Dans un geste démiurge, à l’image de Prométhée, l’artiste unit l’eau et le feu. Tandis que la flamme fluide s’applique sur le carton, une personne projette de l’eau qui la percute. Le contact entre les deux éléments fixe les traces des écoulements et des éclaboussures sur le support. Parfois, l’eau est pulvérisée ou enduite par un corps mouillé préalablement.